Vagues et Lames
Résidence photographique parmi les pêcheurs de Dives-Sur-Mer dans le cadre du festival « Les femmes s’exposent » qui a lieu chaque année à Houlgate,
Tout est parti de la halle à poissons de Dives : huit étals occupés par des pêcheurs qui, le plus souvent, travaillent en famille. En rencontrant chacun d’entre eux, j’ai pu embarquer à bord de chalutiers, suivre la pêche à pied, mais aussi partager leur quotidien à terre.J’ai découvert un monde à part. Un microcosme avec ses solidarités et ses coups bas, ses enchantements et ses galères. Dans la halle comme à bord, j’ai ressenti un mouvement perpétuel : chaque jour, les mêmes lieux, les mêmes personnes, les mêmes gestes, et pourtant, rien n’est jamais vraiment pareil. Les aléas sont nombreux et le temps, toujours différent. C’est un ballet routinier dans un monde impermanent.
Dès le début, mon intention a été de m’éloigner des images qui apparaissent sans cesse sur la pêche. De cet univers très visuel, j’ai privilégié les moments d’attente aux actions très physiques, les mouvements suspendus aux illustrations purement documentaires. A ce protocole esthétique, j’ai souhaité ajouter l’incarnation des personnes que j’ai rencontrées par le biais de portraits. Enfin, j’ai construit ce travail tel un nuancier en donnant une dominante colorimétrique à chaque équipage, accentuant l’interprétation personnelle que je fais de chacun de ces univers. Extraire quelques bribes de poésie dans ce milieu brutal, tel était mon objectif.